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           La nuit calcinée et le vent brûlant se lèvent à l'Est, 2017              
Terre de grès de l'Est de et l'Ouest de la ligne de front du Donbass, verre, laiton, peinture.
Dimensions : 88x88 cm et 100x100 cm

C’est à Kramatorsk en Ukraine, dans la région du Donbass toujours en guerre, que l’artiste s’est rendu au mois de janvier 2017 avec l’artiste biélorusse Julia Pavloskaya. Quelques mois auparavant, la ville avait été reprise aux pro-russes par les forces occidentales. Kramatork était la ville la plus proche de la ligne de front si bien que les bruits des tirs le soir étaient parfaitement audibles lorsque les bruits liés à l’activité humaine se taisaient.

 

Après avoir passé 12 jours sur place, l’artiste repartit avec la terre argileuse trouvée dans un trou déjà creusé dans la steppe. De retour à Paris, il prit contact avec plusieurs reporters de guerre rencontrés en Ukraine lors de précédents voyages. Il leur demanda s’ils se trouvaient de l’autre côté de la ligne de front et reussit à négocier l’envoi d’argile prise dans la terre d’une ville près de Lougansk.

La nuit calcinée et le vent brûlant se lèvent à l’Est, 2017

 

Au moment de la bataille de Kramatorsk, les habitants ont dû choisir entre se rendre à l’Ouest ou à l’Est. Les habitants furent donc arrachés à leur terre devenue «no man’s land». Ce mouvement de fuite qui fascine l’artiste se retranscrit de manière poétique au travers de l’oeuvre d’art dont il utilise le support pour en témoigner. La terre apparaît alors comme la métaphore de l’exil, détachement forcé semblable au labourage . Les rayons de laitons devenant ainsi le grondement de la guerre se levant comme le soleil à l’est.

 

«Comment Dieu créa la noblesse polonaise ?
Lorsque Dieu se mit à faire divers peuple, il prit de la pâte pour modeler la noblesse polonaise et de l’argile pour façonner les ukrainiens. Puis il les exposa au soleil pour les faire sècher. Un chien qui passait par là ne toucha pas à l’Ukrainien parce qu’il était en argile, mais il dévora toute la noblesse qui était en pâte. [...]»

Galina Kabakova, Contes et légendes d’Ukraine, aux origines du monde.

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