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Uriel, 2017

Suie de cierges du Donbas retiré avec des ailes d'oiseaux, verre armé, métal
Vue de la Narrative project galery, Londres

Uriel est un diptyque faisant allusion à l’archange Uriel, particulièrement présent dans la tradition orthodoxe. Chaque tableau est conçu à partir d’un monochrome de suie appliqué avec des cierges sur chaque verre armé. Simulant des battements avec de vraies ailes d’oiseaux, la trace produite sur la suie est laissée telle qu’elle avant d’être enfermée sous un autre verre. L’oeuvre semble être l’objet sur lequel l’artiste y a condensé plusieurs expériences. D’une part, celle de la vision du toit d’un garage abandonné à Kiev dont les seuls puits de lumière visibles avaient été faits par la trace d’un oiseau tentant de passer par une des fenêtres poussiéreuses. D’autre part, l’observation des oiseaux migrateurs sur le lieu même de la révolution de Maidan. Et enfin, la mise en rapport de ces oiseaux migrateurs et de leur passage au dessus de la statue recouverte de feuille d’or de l’archange Uriel sur la place Maidan. 

 

En résulte un véritable tissage artistique de ces événements et de leurs réception. Traditionnellement, les orthodoxes considèrent l’archange Uriel comme l’un des sept archanges majeurs à qui fut confiée la régence du soleil (Uriel signifiant «lumière de Dieu» en hébreux). La tradition chrétienne veut également que les anges comme les archanges ne soient pas des êtres physiques mais uniquement spirituels. Ainsi, l’oeuvre présentée ici peut être la retranscription sensible d’un message venu du Ciel, de cet archange détenant le feu tout comme ceux ayant participé à la révolution de Maidan pour qui les embrasements successifs furent un moyen d’expression. Par analogie, le feu rendrait invisible le corps même de cette révolution qui n’en deviendrait que purement spirituelle, à l’image de l’archange devant lequel ces évènements eurent lieu. 

 

L’intérêt de cette oeuvre vient également du process auquel s’attache toujours l’artiste. Si la finalité paraît onirique et aérienne, elle ne reste pas moins profondément attachée à la manière dont elle fut conçue. En effet, l’exécution fut en elle-même une expérience extatique dont la portée se retrouve très sensiblement dans l’oeuvre finie. 

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